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La mobilisation des capitaux

Alors que les bouleversements géopolitiques majeurs ont progressivement effacé la COP28 de Dubaï de l'espace médiatique, les recommandations formulées lors de la conférence ont conservé toute leur pertinence.

Si le monde veut continuer de s'inscrire dans la trajectoire « net zéro » d'ici 2050, il faut accélérer la transition énergétique et en particulier tripler la capacité mondiale de production d'électricité renouvelable, réduire la dépendance aux combustibles fossiles de notre mix énergétique et déployer plus rapidement les nouvelles technologies innovantes et bas carbone. Mais, a reconnu aussi la COP28, la condition majeure de mise en œuvre de cette feuille de route demeure la mobilisation des capitaux. Les Nations Unies estiment que 2.600 milliards de dollars devraient être investis chaque année d'ici 2030 pour atteindre la neutralité carbone.

Deux questions majeures s'imposent :

  • Comment mobiliser de telles sommes ?
  • Comment assurer une allocation équitable et efficace des investissements ?

Les entreprises sont doublement concernées par la transition énergétique :

  • par la décarbonation de leurs procédés de production,
  • par la réduction globale de leur empreinte carbone.

Elles doivent donc pouvoir mobiliser les capitaux nécessaires auprès des multiples instances de financement : États, institutions financières, banques, investisseurs publics et privés, fonds souverains.

Le rôle crucial des Etats

On a beaucoup discuté de l'Inflation Reduction Act, annoncé aux États-Unis en 2022 qui prévoit 400 milliards de dollars sur dix ans d'incitations fiscales, de subventions et de financements préférentiels pour accélérer la décarbonation de l'économie américaine. Ce dispositif a le mérite d'identifier un panel de technologies spécifiques dont l'hydrogène, les véhicules électriques ou la capture et le stockage du carbone. En effet, ce n'est pas tellement le montant annoncé par le gouvernement américain qui a tant fait parler de l'IRA, mais plutôt la simplicité et la rapidité apparentes de l'instruction des dossiers et des autorisations de financement.

En réalité, l'Union européenne déploie un effort financier équivalent, 372 milliards d'euros mobilisables par InvestEU pour des investissements « net zéro », mais les mécanismes de constitution et d'instruction des dossiers et de déblocage des fonds ne sont pas aussi fluides qu'outre-Atlantique. En février 2023, la Commission européenne a essayé d'affiner son cadre d'allocation des financements en lançant le Net-Zero Industry Act afin de proposer aux entreprises qui s'engagent dans la transition énergétique un environnement réglementaire prévisible et simplifié et surtout un accès plus rapide aux fonds mis à disposition.

L'objectif de l'UE est de:

  • renforcer la compétitivité de l'industrie européenne
  • relancer la production domestique des technologies bas carbone
  • soutenir les petites entreprises innovantes, aux technologies de rupture, qui ont jusqu'ici navigué avec difficulté dans le cadre réglementaire européen.
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  • Date de publication : 4 avril 2024